« Il paraĂźtra sans doute insensĂ© dâappeler beaux jours ceux que nous vivons en ce moment alors que nous traversons une crise grave. Bien que je ne sois ni Ă©conomiste ni expert, jâose affirmer que notre systĂšme Ă©conomique repose sur des contradictions insolubles qui finiront par nous ramener au niveau des pays africains les plus pauvres. Cette affirmation semblera sans doute grotesque⊠Mais quâon veuille bien garder Ă lâesprit deux rĂ©alitĂ©s indĂ©niables : - notre espĂšce est beaucoup trop nombreuse - les Occidentaux, câest-Ă -dire une petite minoritĂ© dâĂȘtres humains, consomment parfois en quelques minutes ce que la nature a mis des siĂšcles Ă produire. Je nâai pas la prĂ©tention de connaĂźtre lâavenir mieux que quiconque ; cette dĂ©tĂ©rioration que je dĂ©cĂšle sâest imposĂ©e Ă mon esprit en comparant les jours de ma jeunesse Ă ceux que nous vivons maintenant. Nos possessions ont certes augmentĂ©, mais le nombre de S.D.F. aussi, alors quâil y a un demi-siĂšcle ce concept nâavait pas encore Ă©tĂ© inventĂ©. Si rien ne permet dâaffirmer que ces dĂ©munis trouvent un jour la prospĂ©ritĂ©, tout laisse prĂ©sager que leur nombre risque dâaugmenter de façon considĂ©rable. Oui, nous vivons nos derniers beaux jours⊠» Paul-Louis Spaak