Si la preuve des liens entre santé mentale et société n’est plus à faire – pensons notamment aux travaux de Foucault ou de Goffman –, le contexte sociohistorique contemporain nous oblige à repenser la nature de ceux-ci. Dans une société où la frontière entre vie intime et vie publique n’a jamais été aussi poreuse, et où l’univers de la santé mentale n’a jamais été aussi large, l’intériorité devient peu à peu objet de réflexion des sciences sociales.
Les auteurs de cet ouvrage analysent cette socialisation de la santé mentale dans toute sa complexité. Que nous disent les troubles mentaux – leur forme et leur régulation – sur le social ? Comment comprendre les interventions dans ce domaine ? L’intérêt actuel pour le champ de la santé mentale et les récents développements psychiatriques se sont-ils accompagnés d’une transformation des liens entre santé mentale et société ? Et quels sont les enjeux (disciplinaires, culturels, temporels, etc.) qui découlent de ces liens ? L’ouvrage, qui se divise en quatre principaux thèmes – l’épreuve, les nouvelles représentations sociales de la folie, l’identité et les théories et savoirs cliniques –, montre toute la fécondité de la santé mentale comme phénomène social et culturel.