Un jeune homme revit, malgré lui, les moments les plus sombres de notre histoire...
Dans un coin de France, Mathieu est hanté par des cauchemars qui l’empêchent de vivre normalement. Témoin privilégié, la nuit, de scènes atroces de la Shoah pourtant terminée il y a plusieurs dizaines d’années, il est amené à observer des tranches de vie d’une jeune fille déportée nommée Rebecca qui, pourtant, lui est totalement inconnue. Mais que se passe-t-il donc ?
La petite famille, au bord du gouffre, va tenter, d’une manière peu orthodoxe, de sortir de cette période déstabilisante. Mais il n’est pas sûr que ce qu’ils vont découvrir à l’aide d’un spécialiste leur offrira paix et stabilité !
Entre thriller et roman historique, Plus jamais...plus jamais ça nous emmène au plus proche des événements de la Shoah au travers de l'expérience traumatisante d'un jeune Français.
EXTRAIT
La petite gare apparaît soudainement à mes yeux. Il faut dire que je ne vois pas grand-chose parmi tous ces gens que je ne connais pas. Beaucoup portent une étoile jaune cousue à leur vêtement. Juste à hauteur du cœur. À croire que l’endroit a été choisi délibérément. Ils voulaient nous en mettre une quand ils nous ont arrêtées. Mais le gradé a précisé qu’on n’avait pas le temps et que de toute manière, là où on allait, on nous en mettrait une. Puis il a rajouté que si ça se trouvait, on ne vivrait pas assez longtemps. Il a alors rigolé, exprimé une phrase dans sa langue et les autres ont ri à leur tour. Je sais ce que représente l’étoile, mais je dois bien avouer n’avoir pas compris ce que voulait dire l’Allemand. Maman me regarde quand elle y parvient. Elle est coincée aussi. Elle me fait parfois un petit sourire qui n’a rien de gai. Je crois qu’elle est triste pour moi. Bien plus que pour elle d’ailleurs. Il faut dire que nous sommes tellement secouées. Il faut dire que tout ça n’est guère réjouissant.
Le camion vient de s’immobiliser juste devant l’entrée de la gare. Déjà la ridelle est ouverte par deux soldats. Ils hurlent des mots incompréhensibles tout en tirant les premières personnes pour les faire descendre du camion. Certaines chutent lourdement. D’autres atterrissent dessus. Maman me prend la main. Cela me surprend. Je n’ai pas remarqué qu’elle s’était dégagée et rapprochée de moi.
Nous descendons sous les invectives allemandes. Nous avons quand même la chance de ne pas tomber. On nous pousse ensuite à l’aide des fusils. Ils veulent que l’on se regroupe devant l’entrée du hall de gare. Je me demande où l’on va aller. Un homme rouspète quelque peu, mais directement il reçoit un coup de crosse à la nuque. Il s’étale dans la poussière, le sang coulant sur les pierrailles. Là, l’Allemand lui shoote dans le visage. Le corps cesse soudainement toute résistance. Le soldat ordonne aux deux hommes les plus proches d’emmener le corps vers un grand trou non loin. De peur de subir le même sort, ils s’exécutent immédiatement. À peine ont-ils fait quelques mètres qu’ils doivent s’arrêter :
– Stop !
Le sous-officier qui vient de hurler l’ordre s’approche du transporté en dégainant son pistolet. Le pointant à la base du crâne, il tire.
– On n’est jamais trop prudent, dit-il avec un petit sourire. Allez, schnell !
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
La Shoah qui tourmente, décrite par Vincent Pierret, ça se lit ! - Jean-Louis Rensonnet, L'Avenir
À PROPOS DE L'AUTEUR
L’auteur, à la fois conformiste et anticonformiste, est né en Belgique durant l’année 67. Rapidement, il se passionne dans la vie tout comme dans l’écriture par ce qui fait naître les apparences plus que par ces dernières. Partant de ce postulat, il est clair que si l’on souhaite extraire un maximum des écrits de Vincent Pierret, il faut savoir lire entre les lignes. A bon entendeur…