« J'aime tant contempler l'éveil de la nature au petit matin, Tant humer l'odeur fraîche de l'herbe et des fleurs en dessins. Mais un torrent d'amertume se déchaîne en mon être, Détruisant tout ce qui ferait de moi un homme, un être. Quand viendra ce jour où encore mon cœur sourira ? Quand viendra ce jour où ma vie fleurira ? Jusqu'à quand serai-je dans le désespoir ? Jusqu'à quand serai-je dans le noir ? » Pour Jean-Charles Lesly, l'écriture poétique constitue un moyen de mettre en ordre ses sombres pensées et d'apaiser un temps la mélancolie qui le ronge. Le poète tourmenté oscille entre parler ou bien se taire, pleinement conscient du poids et de la valeur de chaque mot. Le sentiment amoureux est synonyme de souffrance, puisque la réciprocité n'est pas de mise. Malmené par l'inconstance de l'être aimé, il ne trouve qu'une brève satisfaction dans les plaisirs charnels, sans accéder à un attachement plus durable. En dépit de quoi il préfère chanter en vers libres ou rimés l'élévation de l'âme et les nourritures spirituelles. L'amant délaissé retrouve goût à la vie au contact de la nature, intarissable source d'inspiration, dont la beauté ne cesse de l'émerveiller.