Lâimage du cĂ©nacle de Pontigny, constituĂ© Ă partir de 1910 dâintellectuels aussi sĂ©rieux dans leur comportement que dans leur rĂ©flexion, sâest prolongĂ©e par celle de Cerisy, Ă partir des annĂ©es 1950, un lieu de vie certes moins austĂšre mais toujours fĂ©condĂ© par de prestigieux penseurs. En se focalisant sur les hommes, notamment Gide, Martin du Gard, auxquels leur savoir vaudrait une domination incontestĂ©e, de telles reprĂ©sentations se rĂ©vĂšlent trop rĂ©ductrices puisquâelles nĂ©gligent la part qui revient aux femmes dans la rĂ©ussite de ces institutions. Aussi est-il nĂ©cessaire de corriger la perspective en croisant une histoire familiale, celle de Paul Desjardins, son Ă©pouse, sa fille puis ses petites-filles, avec le processus de longue durĂ©e qui permet lâaffirmation des femmes dans la sphĂšre