L'avenir des églises catholiques du Québec est gravement menacé, et le sort des objets mobiliers à caractère religieux qu’elles abritent est plus qu’incertain. Dans le contexte actuel de fermeture des églises, ces objets sont en effet retirés de leur lieu d’origine, déplacés, entreposés, vendus ou simplement détruits. La statuaire religieuse en plâtre représente une grande part de ces objets. Longtemps considérées comme des objets de second ordre, compte tenu de leur nombre élevé et de leur fabrication en série, les statues de plâtre sont pourtant omniprésentes dans les églises et les chapelles depuis plus d’un siècle et elles ont tenu une place importante au sein de la pratique religieuse et des dévotions populaires. Que faire aujourd’hui de ce vaste éventail de statues de plâtre ? Comment préserver ces objets du passé socioreligieux et artistique témoins d’une grande période de l’histoire du Québec ?
La réponse se trouve dans le processus de documentation et de valorisation de ces objets. Cet ouvrage propose ainsi de montrer que ce corpus d’objets comporte des valeurs artistiques, historiques et de proximité qui leur confèrent un intérêt patrimonial certain. En s’appuyant sur la notion de significativité développée dans l’approche sociologique de l’histoire de l’art, l’auteure présente les diverses caractéristiques patrimoniales de ces statues et la manière dont elles se construisent. C’est dans cette perspective qu’elle préconise la conservation in situ de ces objets ainsi que le maintien de certains lieux de culte dans leur intégralité, tout en soulevant les difficultés et les limites de la muséalisation de la statuaire religieuse.