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Psychologie des foules

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"La thĂšse principale de l’auteur cherche Ă  expliquer pourquoi et comment l’avĂšnement des foules est le moteur des changements politiques, sociaux, culturels qui bouleversent l’histoire et qui permettent l’évolution des civilisations. Le Bon attribue l’essor des « foules » au dĂ©veloppement de la dĂ©mocratie et des associations, corporations et syndicats qui y sont liĂ©s. Selon l’auteur, nous pourrions vivre actuellement dans « l’ùre des foules » puisque celles-ci ont un tel pouvoir de dĂ©cision, de persuasion et d’autoritĂ© qu’elles en arrivent Ă  contredire et Ă  tenir tĂȘte aux pouvoirs publics et aux autoritĂ©s suprĂȘmes en gĂ©nĂ©ral. L’auteur pense que les foules acquiĂšrent cette prĂ©pondĂ©rance par la « loi psychologique de l’unitĂ© mentale ». Cette loi crĂ©Ă©e une « Ăąme collective » qui sert de base au prestige de la foule. Cette Ăąme est dotĂ©e d’une « unitĂ© mentale » qui est qualitativement la simple somme spirituelle des individus qui la composent. Alors pour comprendre les comportements des foules et leurs effets sur les changements de civilisations, il faut Ă©tudier l’élĂ©ment qui la compose : l’individu. Pour Le Bon, l’individu peut ĂȘtre qu’un simple Ă©lĂ©ment agrĂ©gatif Ă  la foule ou le meneur de celle-ci. Par l’étude des deux cas envisagĂ©s, voyons comment Le Bon se contredit dans ses propos et combien ces derniers sont poussĂ©s Ă  l’extrĂȘme.

[...] C'est d’ailleurs ce type de meneurs que Le Bon privilĂ©gie dans son analyse. L’auteur pense que le but ultime du meneur est, sur le long terme, de faire passer une opinion populaire en une opinion gĂ©nĂ©rale, autrement dit acceptĂ©e par tous et incontestĂ©e. Pour permettre cette transformation, l’auteur suppose que le meneur s’appuie sur trois moyens d’actions : l’affirmation, la rĂ©pĂ©tition et la contagion. C'est en rĂ©pĂ©tant une affirmation que cette derniĂšre peut se propager Ă  plus grande Ă©chelle. Pour que la parole du meneur soit efficace et acceptĂ©e, elle doit ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e et s’incruster dans l’inconscient des individus. [...]

[...] À travers la religion, Le Bon montre comment les foules passe de l’ignorance Ă  la civilisation par le rĂȘve. C'est exactement dans ce contexte, que Le Bon Ă©crit: passer de la barbarie Ă  la civilisation en poursuivant un rĂȘve S'il faut une religion aux foules c'est dans le sens d'idĂ©ologie qu'il convient d'entendre le mot. Donc cet idĂ©al est le seul ressort assez puissant pour faire d’une foule, au dĂ©part simple agrĂ©gat d’individus soumis Ă  des influences externes, une organisation solidaire et constructrice. [...]

[...] Par l’étude des deux cas envisagĂ©s, voyons comment Le Bon se contredit dans ses propos et combien ces derniers sont poussĂ©s Ă  l’extrĂȘme. En faisant parti d’une foule, l’individu est soumis Ă  son inconscient et rĂ©gresse vers un stade primitif ; alors qu’isolĂ©, l’individu est conscient de sa situation et peut dĂ©velopper un esprit critique sur ce qui l’entoure. Mais l’individu isolĂ© ressent un sentiment d’impuissance qui le pousse Ă  cĂ©der face Ă  la foule. Une fois ce dernier admis dans une foule, l’intĂ©rĂȘt personnel de l’individu s’efface au profit de l’intĂ©rĂȘt collectif. [...] "