Dans Une enfance amĂ©ricaine, Annie Dillard se remĂ©more sa jeunesse et discerne les Ă©tapes de construction de sa vie intĂ©rieure. Elle raconte avoir dessinĂ© Ă rĂ©pĂ©tition, durant un Ă©tĂ©, son gant de baseball. Cet exercice rappelle lâune des forces de son imaginaire, Ă savoir lâaction du regard. Dessiner un objet, câest se conduire Ă lâoubli de soi, Ă une pure adhĂ©rence Ă ce qui est lĂ . LâĆuvre de Dillard carbure Ă cette qualitĂ© dâattention. Elle procure au lecteur, Ă lâĂ©gard du monde, un sentiment dâordre et de beautĂ© qui porte tantĂŽt au calme, tantĂŽt Ă lâeffroi. Ă cette rĂ©alitĂ© inĂ©puisable pour lâĆil rĂ©pond, chez elle, la nature insondable de la pensĂ©e, qui se dĂ©couvre fille des abĂźmes creusĂ©s sous les vĂ©ritĂ©s visibles. Le prĂ©sent ouvrage tente ainsi de cerner les vertiges que lâĂ©crivaine explore depuis les annĂ©es 1970.