Pilier depuis quarante ans de la protection des cultures contre les ravageurs, les maladies et les adventices, la lutte chimique est remise en cause par la pression croissante de la société et par les réglementations récentes qui restreignent l'accès aux pesticides.
Pour s'adapter, peut-on se limiter à quelques ajustements techniques ? Faut-il repenser les bases même du raisonnement de la santé des plantes selon les principes de la protection intégrée ? Quelles innovations proposer pour élargir la gamme des solutions à la disposition des agriculteurs ? Comment favoriser ces transitions ? Rédigé par un collectif d'auteurs spécialistes de la protection des cultures, agronomes, écologies, juristes, économistes et sociologues, tous réunis dans le projet GéDuPIC financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR) de 2007 à 2010, cet ouvrage aborde ces questions dans leurs dimensions à la fois techniques et humaines.
A partir d'études de cas concrets combinant des travaux expérimentaux et des enquêtes de terrain, les auteurs explorent différents moyens d'action, tant techniques qu'organisationnels, pour réduire la dépendance des systèmes de culture à l'égard des pesticides. Ils en montrent aussi les limites actuelles. Cette synthèse interdisciplinaire analyse comment l'organisation et les règles du système agri- alimentaire sont un frein à l'émergence de solutions alternatives.
Elle insiste sur la prise en compte des dynamiques de changement des agriculteurs et sur le besoin d'évolutions coordonnées de l'ensemble des acteurs, publics et privés. Ses auteurs avancent quelques propositions pour impulser ces transitions. Autant qu'aux agriculteurs, l'ouvrage s'adresse aux acteurs des filières agricoles, du conseil, de la recherche, de la distribution ainsi qu'aux responsables des politiques publiques.