Ce livre décrypte les rouages du traitement des jeunes contrevenants à Montréal. Il montre comment se profile, depuis les années 1990, une logique de contrôle qui, sous le motif de prévenir la récidive, pèse sur les jeunes les plus fragilisés et met à l’épreuve l’idée même de les réhabiliter. Au fil des pages, l’étude du cas montréalais illustre des tendances plus globales qui marquent différents secteurs d’action publique à travers le monde : hausse concomitante des droits et du contrôle des populations les plus précaires, poussée des logiques de managérialisation de l’État, diffusion croissante d’outils d’évaluation des risques, injonctions à la responsabilisation, et plus encore.
Le regard sociologique adopté dans ce livre, alimenté par l’histoire, intéressera les personnes œuvrant dans le domaine des sciences humaines et sociales, et quiconque est curieux de découvrir les mutations d’un secteur emblématique de l’État québécois. Le propos s’adresse aussi aux décisionnaires, aux gestionnaires, aux intervenants et intervenantes désireux d’interroger, avec le recul nécessaire, les institutions qu’ils côtoient.
À distance de toute posture experte qui prétendrait clore les débats, ce livre vise à mettre à disposition du lecteur des outils, des constats et des analyses susceptibles de nourrir des conversations collectives sur les transformations croisées de l’État social et de la justice pénale, la protection de la jeunesse et le sort réservé aux populations les plus fragilisées de nos sociétés.