Mais alors que le feu brûlait au Nigeria, personne n'a trouvé bon au Cameroun ou ailleurs dans la sous-région de réagir. Les milliers de morts voisins du Nigeria n'empêchaient nullement les Camerounais de trouver le sommeil. Cela faisait partie des faits divers du Nigeria. Des news, comme on dit au Cameroun ! Il était choquant d'entendre certains Camerounais nous affirmer, avec fière allure, pendant notre enquête, que ce qui se passe au Nigeria n'arrivera pas au Cameroun parce que le Nigeria n'est pas le Cameroun, parce que le Cameroun, c'est le Cameroun ! (...). Pourtant, hormis cet orgueil exaspérant et cette naïveté enfantine sans pareille, les Camerounais, à la suite de leurs frères du Nigeria, allaient très vite faire l'amère expérience du terrorisme islamiste qui sévissait depuis des années chez le voisin nigérian. Il aura donc fallu que le feu brûle véritablement au Cameroun pour qu'on aille jusqu'à Paris, trouver la case à palabre, pour faire alliance avec les autres états voisins et dits frères, et déclarer enfin la guerre au terrorisme !