Gaston Leroux (1868-1927)
"Ă toute vapeur, le train filait dans la Prairie. Il avait quittĂ© les rives du Missouri, laissĂ© derriĂšre lui les faubourgs manufacturiers dâOmaha City et dirigeait sa course folle vers Cheyenne, traversant dans toute sa largeur, de lâest Ă lâouest, lâĂtat de Nebraska. Le train se trouvait alors dans la partie la plus dangereuse de son parcours de New York Ă San Francisco.
Aujourdâhui que les Peaux-Rouges se sont civilisĂ©s et quâils montent dans le train aprĂšs avoir pris leurs tickets, la sĂ©curitĂ© des voyageurs dans le Nebraska est aussi complĂšte que dans les autres Ătats de lâUnion.
Mais, si nous nous reportons dâune vingtaine dâannĂ©es en arriĂšre, il nâen allait point de mĂȘme. Et quand les Omahas, les Gowas ou les Delawares, les Pawnies et surtout les Sioux, quand quelques membres des tribus du Nebraska sortaient des « territoires rĂ©servĂ©s » pour prendre le train, câĂ©tait pour le prendre dâassaut. DĂ©jĂ , Ă cette Ă©poque, ils Ă©taient Ă demi domptĂ©s et ne songeaient guĂšre Ă mettre le siĂšge devant Cheyenne ni Ă affamer la ville, comme ils lâavaient fait quelques annĂ©es auparavant. Les reprĂ©sailles avaient Ă©tĂ© trop terribles. NĂ©anmoins, quelques troupes indĂ©pendantes sâattaquaient encore au « monstre de fer et de feu ».
Ainsi nous expliquons-nous que, cette nuit-lĂ , les voyageurs de lâUnion Pacific railway nâĂ©taient point pressĂ©s de dormir. Ă peu prĂšs tous, hommes et femmes, avaient abandonnĂ© les « sleeping car » et leurs couchettes pour les « parlors » et pour les « smoking ».
Mais les passerelles surtout et les terrasses sâencombraient de voyageurs. Il faisait, du reste, une nuit chaude, et lâon Ă©touffait dans les wagons."
Dans le train de l'Union Pacific Railway, un milliardaire, Jonathan Smith, est tué par sa propre fiancée Mary alors qu"il allait faire feu sur Charley, son amant.
Vingt ans plus tard, Ă Paris, tout le monde est fou amoureux d'une actrice : Diane...