George Sand (1804-1876)
"La partie Sud-Est du Berri renferme quelques lieues d’un pays singulièrement pittoresque. La grande route qui le traverse dans la direction de Paris à Clermont étant bordée des terres les plus habitées, il est difficile au voyageur de soupçonner la beauté des sites qui l’avoisinent. Mais à celui qui, cherchant l’ombre et le silence, s’enfoncerait dans un de ces chemins tortueux et encaissés qui débouchent sur la route à chaque instant, bientôt se révéleraient de frais et calmes paysages, des prairies d’un vert tendre, des ruisseaux mélancoliques, des massifs d’aunes et de frênes, toute une nature suave et pastorale. En vain chercherait-il dans un rayon de plusieurs lieues une maison d’ardoises et de mœllons. À peine une mince fumée bleue, venant à trembloter derrière le feuillage, lui annoncerait le voisinage d’un toit de chaume ; et, s’il apercevait derrière les noyers de la colline la flèche d’une petite église, au bout de quelques pas il découvrirait un campanile de tuiles rongées par la mousse, douze maisonnettes éparses, entourées de leurs vergers et de leurs chènevières, un ruisseau avec son pont formé de trois soliveaux, un cimetière d’un arpent carré fermé par une haie vive, quatre ormeaux en quinconce et une tour ruinée. C’est ce qu’on appelle un bourg dans le pays."
Bénédict, garçon pas spécialement beau, est aimé de trois femmes qu'il aime également ; mais finalement son amour se porte sur la plus inaccessible.
Quand les barrières sociales brisent l'amour...