Il y avait donc un commencement, c’est évident, mais il y a un « avent ». J’imagine bien le tohu-bohu des origines, la montée du désir magnifié par les derniers obstacles, l’envie de partir enfin, loin, laisser, voir. Je repars au désert : désir de rien et de somptueux, désir de lumière. Dans le train vers Paris défile en ma tête les photos du « désert de lumière » que je tournais ces derniers jours comme pour tromper l’attente ou mieux la remplir d’un vrai désir de couleur et de beau, de pierres et d’inconnu. Les plus belles pages de ce livre sont sans doute celles où Jean Rouet évoque la présence de cet Autre qui offre soudain l’allégement et le repos quand on se déprend de soi pour espérer en lui.