Yààni donne à découvrir que la vie est un ruisseau sous le feuillage de la forêt. Bien qu'il donne l'impression d'être toujours la même source depuis les générations, il s'agit toujours d'une eau nouvelle, où tout le monde se retrouve, chacun à son époque.
Ainsi la vie d'un peuple ne peut se comprendre, ni se construire au présent, sans référence à ces deux pôles que sont le passé et le futur.
La culture Basa'a suggère que le passé et le futur ont un lien, tant et si bien que hier et demain sont désignés par le même vocable: yààni. C'est alors le présent qui permet de distinguer hier et aujourd'hui, en donnant sens à chaque étape de la vie.
À trop se focaliser sur aujourd'hui et ses difficultés, en oubliant hier, avec ses défis surmontés, on risque céder à la désespérance, qui est une mort en sursis, et empêche de rêver demain, et d'en poser les fondations solides aujourd'hui.