Lâaction se passe dans un pays que lâauteur nomme Austrasie par pure convenance, car sa capitale est Vienne, on y parle allemand et la famille impĂ©riale est dĂ©cimĂ©e par des deuils, dont une double mort Ă Mayerling. Câest dire que lâon est en Autriche et que lâauteur donne sa version trĂšs personnelle des drames quâa rĂ©ellement connus la dynastie des Habsbourg. Le livre a Ă©tĂ© Ă©crit en 1911, alors que lâempereur François-Joseph (François tout court dans le texte) rĂ©gnait encore et que ces deuils Ă©taient tout rĂ©cents, ce qui expliquerait la trĂšs relative pudeur de lâauteur. Il nâest pas possible de rĂ©sumer ce roman sans en donner les clĂ©s et par lĂ en gĂącher irrĂ©mĂ©diablement la lecture. Disons que câest une histoire de vengeance et de mort, une histoire terriblement sanglante. Lâassassinat qui constitue le prologue du livre nâest quâun aspect, presque secondaire, de lâintrigue. Mais si le feuilleton ne compte plus les invraisemblances, si lâauteur a recours Ă tous les artifices les plus classiques du genre : sosies, portes secrĂštes, dĂ©guisements, talents extraordinaires des hĂ©ros, il faut reconnaĂźtre que lâhistoire est remarquablement construite, se dĂ©veloppe de façon Ă soutenir constamment lâintĂ©rĂȘt du lecteur et que les Ă©pisodes sâemboĂźtent parfaitement les uns Ă la suite des autres.