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La San Felice II

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Revenant d'Aboukir oĂč la flotte britannique a vaincu Bonaparte, l'Amiral Nelson est reçu en triomphateur Ă  la cour de Naples. Garat, ambassadeur de la RĂ©publique, fait irruption dans cette manifestation d'hostilitĂ© anti-française et promet la guerre au Royaume de Naples. Trop vite cependant : le soir mĂȘme, Salvato Palmieri, agent envoyĂ© de Rome par le gĂ©nĂ©ral Championnet pour informer Garat de la situation des Français et l'inviter Ă  gagner du temps, est attaquĂ© par les sbires de la reine Marie-Caroline de Naples. LaissĂ© pour mort, il est recueilli par Luisa San Felice, jeune Napolitaine Ă©pouse du chevalier San Felice, vieil homme de lumiĂšres et bibliothĂ©caire Ă  la cour. Extrait : Un grand cri sortit de toutes les bouches. Le spectacle, qui, pour beaucoup de ceux qu'il avait rassemblĂ©s, promettait de n'ĂȘtre que grotesque, avait pris ce caractĂšre grandiose que revĂȘt toujours une action oĂč la vie de l'homme est en jeu, quand cette action est bravement exĂ©cutĂ©e par le joueur. Aussi, Ă  ce cri, auquel se mĂȘlaient la terreur, la curiositĂ© et l'admiration, succĂ©da le silence de l'angoisse, chacun attendant la rĂ©apparition du plongeur, et tremblant que, comme celui de Schiller, il ne restĂąt sous les eaux. Trois secondes, qui parurent trois siĂšcles aux spectateurs, s'Ă©coulĂšrent sans que le moindre bruit troublĂąt ce silence. Puis on vit la vague, encore agitĂ©e par la chute de fra Pacifico, se fendre de nouveau pour laisser apparaĂźtre la tĂȘte rasĂ©e du moine, qui, Ă  peine hors de l'eau, fit entendre d'une voix formidable ce cri de louange et de reconnaissance : - Vive saint François !