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La San Felice III

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Revenant d'Aboukir oĂč la flotte britannique a vaincu Bonaparte, l'Amiral Nelson est reçu en triomphateur Ă  la cour de Naples. Garat, ambassadeur de la RĂ©publique, fait irruption dans cette manifestation d'hostilitĂ© anti-française et promet la guerre au Royaume de Naples. Trop vite cependant : le soir mĂȘme, Salvato Palmieri, agent envoyĂ© de Rome par le gĂ©nĂ©ral Championnet pour informer Garat de la situation des Français et l'inviter Ă  gagner du temps, est attaquĂ© par les sbires de la reine Marie-Caroline de Naples. LaissĂ© pour mort, il est recueilli par Luisa San Felice, jeune Napolitaine Ă©pouse du chevalier San Felice, vieil homme de lumiĂšres et bibliothĂ©caire Ă  la cour. Extrait : Sur mer, oui, madame, parce que la mer, c'est notre Ă©lĂ©ment, Ă  nous autres Anglais. NaĂźtre dans une Ăźle, c'est naĂźtre dans un vaisseau Ă  l'ancre. Sur mer, je le dis hardiment, un marin anglais vaut deux marins français ; mais, sur terre, c'est autre chose ! ce que les Anglais sont sur mer, les Français le sont sur terre, madame. Dieu sait si je hais les Français : Dieu sait si je leur ai vouĂ© une guerre d'extermination ! Dieu sait enfin si je voudrais que tout ce qui reste de cette nation impie, qui renie son Dieu et qui coupe la tĂȘte Ă  ses souverains, fĂ»t dans un vaisseau, et tenir, avec le pauvre Vanguard, tout mutilĂ© qu'il est, ce vaisseau bord Ă  bord ! Mais ce n'est point une raison, parce que l'on dĂ©teste un ennemi, pour ne pas lui rendre justice. Qui dit haine ne dit pas mĂ©pris. Si je mĂ©prisais les Français, je ne me donnerais pas la peine de les haĂŻr.