Parue dans le magazine Lisez-moi bleu en 1911, une nouvelle poignante...
« Donc, les pierres commencĂšrent de surgir, assise par assise ; avec angoisse, elles les regardaient sâĂ©lever; un silence de deuil rĂ©gnait entre elles, dans le petit salon, de.jour en jour attristĂ©, Ă mesure que montait cette chose obscurcissante. Et dire que cette chose-lĂ , toujours plus haute, remplacerait bientĂŽt le fond de ciel bleu ou de nuages dâor sur lequel se dĂ©tachait jadis le mur de leur cour avec sa chevelure de branches !...
En un mois, les maçons eurent achevĂ© leur Ćuvre : câĂ©tait une surface lisse, en pierres de taille, qui fut peinte ensuite dâun blanc grisĂątre, simulant presque un ciel crĂ©pusculaire de novembre, perpĂ©tuellement opaque, invariable et mort ; â et aux Ă©tĂ©s suivants, les rosiers, les arbustes de la cour reverdirent plus Ă©tiolĂ©s Ă son ombre.
Dans le salon, les chauds soleils de juin et de juillet pĂ©nĂ©traient encore, mais plus tardifs le matin, plus vite enfuis le soir ; les crĂ©puscules dâarriĂšre-saison tombaient une heure plus tĂŽt, amenant tout de suite les pĂ©nĂ©trantes tristesses grises. »
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k14112183/f111