Ce recueil de portraits nous fait pénétrer dans l’intimité de dix traducteurs qui appartiennent à diverse époques : XVIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Les textes traduits vont de l’article de presse aux Saintes Écritures, en passant par la tragédie grecque, le roman, la poésie, le conte, le « polar » et les traités de droit. Réintroduisant la subjectivité dans le discours sur la traduction, ces portraits contribuent au nécessaire recentrement de l’attention sur la personne de traducteur. Lorsqu’il a entrepris telle ou telle traduction, quelle était sa visée réelle ? S’est-il plié docilement aux contraintes inhérentes à cet exercice de réénonciation interlinguistique et interculturelle ? A-t-il transgressé certaines de ces contraintes ? Où a-t-il travaillé ? À quelle époque ? Pour qui ? À quelle fin ? Dans quelles circonstances ? Quels facteurs externes ont pu infléchir sa manière de traduire, l’amener à modifier le texte original, voire à s’autocensurer ? Autant de questions dont il faut chercher les réponses en dehors des textes traduits.