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Trois hommes dans un bateau (Version 2)

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Présenter le roman le plus désopilant du monde ? Allons...

Le (presque) dĂ©but : « J’ai toujours en mĂ©moire cette visite faite un jour au British MusĂ©um. Je voulais me renseigner sur le traitement d’une lĂ©gĂšre indisposition dont j’étais plus ou moins atteint – c’était, je crois, le rhume des foins. Je consultai un dictionnaire mĂ©dical et lus tout le chapitre qui me concernait. Puis, sans y penser, je me mis Ă  tourner les pages d’un doigt machinal et Ă  Ă©tudier d’un oeil indolent les maladies, en gĂ©nĂ©ral. J’ai oubliĂ© le nom de la premiĂšre sur laquelle je tombai – c’était en tout cas un mal terrible et dĂ©vastateur – mais, avant mĂȘme d’avoir lu la moitiĂ© des « symptĂŽmes prĂ©monitoires », il m’apparut Ă©vident que j’en souffrais bel et bien. Un instant, je restai glacĂ© d’horreur. Puis, dans un Ă©tat de profonde affliction, je me remis Ă  tourner les pages. J’arrivai Ă  la fiĂšvre typhoĂŻde
 m’informai des symptĂŽmes
 et dĂ©couvris que j’avais la fiĂšvre typhoĂŻde, que je devais l’avoir depuis des mois sans le savoir. Me demandant ce que je pouvais bien avoir encore, j’arrivai Ă  la danse de Saint-Guy
 et dĂ©couvris – comme je m’y attendais – que j’en souffrais aussi. Je commençai Ă  trouver mon cas intĂ©ressant et, dĂ©terminĂ© Ă  boire la coupe jusqu’à la lie, je repris depuis le dĂ©but par ordre alphabĂ©tique
 pour apprendre que j’avais contractĂ© l’alopĂ©cie et que la pĂ©riode aiguĂ« se dĂ©clarerait dans une quinzaine environ. Le mal de Bright – je fus soulagĂ© de le constater – je n’en souffrais que sous une forme bĂ©nigne, et pourrais vivre encore des annĂ©es. Le cholĂ©ra, je l’avais, avec des complications graves. Quant Ă  la diphtĂ©rie, il ne faisait aucun doute que j’en Ă©tais atteint depuis la naissance. Consciencieux, je persĂ©vĂ©rai tout au long des vingt-six lettres de l’alphabet et, pour finir, il s’avĂ©ra que la seule maladie me manquant Ă©tait bel et bien l’hydarthrose des femmes de chambre. »T

Traduction : DĂ©odat Serval (1889)