La trilogie des Valois

Les Quarante-Cinq constitue le troisiĂšme volet du grand triptyque que Dumas a consacrĂ© Ă  l'histoire de France de la Renaissance. Il achĂšve le rĂ©cit de cette dĂ©cadence de la seigneurie commencĂ© par La Reine Margot et poursuivi avec La Dame de Monsoreau. A cette Ă©poque dĂ©chirĂ©e, tout se joue sur fond de guerre : guerres de Religion, guerres dynastiques, guerres amoureuses. Aussi les hĂ©ros meurent-ils plus souvent sur l'Ă©chafaud que dans leur lit, et les hĂ©roĂŻnes sont meilleures maĂźtresses que mĂšres de famille. Ce qui fait la grandeur des personnages de Dumas, c'est que chacun suit sa pente jusqu'au bout, sans concession, mais avec panache. D'oĂč l'invincible sympathie qu'ils nous inspirent. Parmi eux, Chicot, le cĂ©lĂšbre bouffon, qui prend la place du roi. C'est en lui que Dumas s'est reconnu. N'a-t-il pas tirĂ© ce personnage entiĂšrement de son imagination ? Mais sa vĂ©racitĂ© lui permet d'Ă©voluer avec aisance au milieu des personnages historiques dont il lie les destins. Dumas ayant achevĂ© son roman Ă  la veille de la rĂ©volution de 1848, Chicot incarne par avance la bouffonnerie de l'histoire