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À l'Ombre des Jeunes Filles en Fleurs

Livre numérique


«Je leur demandai des nouvelles des fleurs, ces fleurs de l'aubépine pareilles à de gaies jeunes filles étourdies, coquettes et pieuses. "Ces demoiselles sont parties depuis déjà longtemps", me disaient les feuilles.»

Ni pressé, ni brusque, le narrateur retourne aux racines d'un temps qui se précise: l'adolescence. Avec lui, on flâne dans le Paris du XIXe siècle, autour de madame Swann qu'il convoite. Puis on le suit à Balbec, ville rêvée, issue de ses propres souvenirs enveloppés dans une brume qui doucement se lève. À la lumière des personnages (le peintre Elstir, Charlus, Robert de Saint-Loup...) on découvre toute la sagacité d'un adolescent qui se construit. Et à l'ombre des jeunes filles, que le narrateur observe, et de celle au polo noir qu'il admire, l'émotion pénètre les pages comme en un songe poétique.

Deuxième tome de la «Recherche du Temps Perdu», «À l'Ombre des Jeunes Filles en Fleurs» est le récit d'un narrateur qui grandit, d'un Marcel Proust qui réarrange sa vie en cet «édifice immense du souvenir», prix Goncourt en 1919.

Marcel Proust (1871-1922) est sans doute l’un des auteurs le plus connu de son temps. Né à Paris, il souffre de graves problèmes respiratoires. Possédant une grande fortune, il en profite dès sa jeunesse pour côtoyer les salons littéraires. Un grand intérêt pour l’écriture le saisit, et il s’y consacre pleinement. Il publie des poèmes et entame la rédaction d’une œuvre qu’il ne continuera pas. C’est seulement en 1907 qu’il commence à écrire son chef-d'œuvre romanesque «A la Recherche du Temps Perdu», avec le premier roman «Du Côté de Chez Swann». Les cinq autres tomes sont publiés entre 1919 et 1927. C’est là un théâtre social avec plus de deux cents personnages, et une large réflexion sur la mémoire. Mais les thèmes restent vastes, et parmi les plus saisissants on y trouve l’homosexualité — Proust est l’un des premiers romanciers à aborder le sujet.