Un flic à la gueule cassée enquête sur des crimes en marge de la Grande boucherie...
Un poste arrière, un cabanon en bois, une barre qui traverse une route défoncée.
Les civils doivent passer par là pour se faire enregistrer. Fouille obligatoire : son sac, ses fringues, il sort tout. On n'entre pas sur un champ de bataille comme dans un grand magasin !
Au loin gronde un souffle sourd, on canarde.
Le sergent tousse gras. « Les gaz moutarde », qu'il explique :
— Vous venez pour quoi ? il demande au gaillard défiguré face à lui.
— Police...
Le militaire rend les papiers officiels, lève la barrière.
— Ah ! c'est vous... [...]
Un texte stupéfiant et implacablement évocateur d’un malheur universel pris sur le vif.
Jérémy Bouquin, on le connait, c’est un style unique en forme de série d’uppercuts qui, ici, se marie parfaitement avec le sujet. La noirceur de la Grande Guerre trouve une évocation originale à la hauteur de la trace laissée dans l’inconscient collectif.