Des frissons nouveaux embrasent une peau qui en a connu bien d’autres :
Les Garra Rufa grimpaient le long de ses cuisses, remontaient jusqu’à sa fente aux poils gris épars, s’immisçaient dans son écrin, et, tout à leur travail de succion, aspiraient son jus sirupeux. Livrée aux cyprinidés, elle eut un premier râle, un second, puis, en nage, se réveilla en sursaut. Seule. Tremblante. Quatre heures du matin. Elle ne se rendormirait pas. Jeanne les connaissait ces nuits courtes qui, depuis dix ans, la remettaient à sa place. Elle soupira. Ce rêve, elle aurait tant aimé le prolonger. Il ne lui restait plus que ces scènes oniriques pour que son corps, pas encore mort, vive encore un peu. . [...]
Un admirateur organise le feu d’artifice d’une nuit de folie : voilà de quoi faire oublier le poids des ans et de ranimer sous les cendres la flamme brulante du désir.