Après les neuf membres du groupe « France, douce France de notre enfance?? » - un groupe de parole né à Buenos Aires - qui dans le premier volume de cette trilogie ont évoqué les multiples formes que prit la persécution nazie dans la France occupée, ils sont douze dans celui-ci à remémorer leur vie d'enfants et d'adolescents dans la France de l'Exode, des interdictions, des rafles, douze à évoquer ce dont ils se souviennent - parfois très peu - et à essayer, en confrontant leurs souvenirs à ceux de leurs amis-témoins, de reconstruire ce qu'ils ont oublié. Leur mémoire s'étoffe ainsi de ce que leur renvoie le miroir des réminiscences de leurs camarades : la recherche de villages sauveurs ou d'un toit pour une nuit, l'aile protectrice d'une maîtresse d'école ou du directeur du collège où ils sont pupilles, la présence réconfortante de leurs parents, parfois d'un seul d'entre eux lorsque l'autre a déjà été déporté, ou encore celle d'une soeur ou d'un frère.
En effet, alors que, dans le volume précédent, chaque parcours a été restitué sur la base principalement de la mémoire même du rescapé, les douze membres qui, ici, exposent leur vécu le font grâce à l'entrelacement de leurs souvenirs personnels avec ceux de chacun des vingt-neuf autres membres du groupe, souvenirs des uns rappelant toujours, chez les autres, une situation similaire, mais parfois aussi des faits tout à fait différents qui avaient été oubliés.
La réalisation de ce volume a été possible grâce à ce travail collectif de mémoire et aux trésors que représentent les photos, les lettres et les documents que la plupart d'entre eux ont préservés, mais aussi grâce à la richesse des différents fonds d'archives que l'auteure a consultés.