L’isolement en asile, traitement grandement utilisé à la fin du xixe siècle pour guérir la folie, a été remis en question au fur et à mesure que le xxe siècle passait. La conception des réseaux de santé, le développement des disciplines psychiatrique et psychologique dans l’après-guerre, la découverte des neuroleptiques au début des années 1950 et les contrecoups de la Révolution tranquille, accompagnés d’un vent de décléricalisation, ont mené à une révolution psychiatrique : la désinstitutionnalisation.
Cet ouvrage expose les tenants et les aboutissants d’une première vague de désinstitutionnalisation qui a marqué les années 1960 et 1970 en contexte canadien-français (Québec, Ontario et Nouveau-Brunswick). Proposant une étude sociohistorique et une analyse critique de cette période charnière en santé mentale, les auteurs évaluent les conséquences des transferts sur la vie des patients sortis des asiles ainsi que le rôle des intervenants en matière d’accompagnement. Ils soulèvent également des pistes d’intervention entourant les nouveaux enjeux de la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale.
Alliant criminologie, histoire, sociologie, travail social et sciences infirmières, -l’ouvrage traite autant de politiques d’hygiène mentale, de contrôle social, de médicaments psychotropes que de marginalisation des malades mentaux. Il met au jour un vaste patrimoine matériel et immatériel de la santé mentale au Canada.