Vite, quitter Bethléem, passer Hébron, filer vers Gaza… En chemin, garder son identité secrète, ne pas trop en dire, mais aussi compter sur les âmes charitables telles que Moussa qui accepte de prendre les fuyards dans sa caravane qui se dirige vers le pays des anciens pharaons. Et là, faire une nouvelle fois l’expérience de l’hospitalité, de la fraternité, de la compassion, qui permettent de surmonter l’errance forcée, les obstacles qui se dressent sur le chemin, les haltes trop brèves. Ainsi vont Salomé, Joseph, Marie et l’enfant Jésus, menacé de mort par Hérode… Ainsi va la sainte Famille, auprès des hommes de bonne volonté, et jamais très loin de Dieu, au fil d’un périple relaté dans ce roman qui explore les secrets de la fuite en Égypte. S’il se penche sur un thème religieux, J’étais un étranger se dégage de la solennelle austérité que certains développent quand il s’agit de toucher à des sujets de foi. C’est même à contre-pied que Paul Mison aborde sa matière, lui qui insuffle, tout au long de son récit, tendresse, amour et pointes d’humour sous les pas de ses personnages, comme pour mieux les accompagner et les protéger au fil de leur voyage.