« Alors il lui raconta tout, avec une joie féroce, et toute cette gloire qu’il venait de vivre, qui continuait à l’envelopper de son cocon douillet, qui lui était nécessaire, certes, qu’il ne réfutait pas, bien au contraire, lui semblait bien mièvre, bien peu de chose, à vrai dire presque rien, par rapport à la rage qui grondait et exultait en lui au fil de son récit et de ses souvenirs… Le bruit des vertèbres qui craquaient ; l’explosion du crâne sous sa chaussure ; le scalpel qui s’enfonçait dans l’œil, les oreilles découpées, les cafards qu’il faisait avaler au gosse avec son vomi, les membres déchiquetés, le sang, les viols, les meurtres, les tortures !… C’était cela, la vie ! » "Jour de chance pour les salauds" est un livre à contre-courant. L’auteur y fait preuve d’une imagination et d’un cynisme franchement réjouissants, et ficelle à merveille son intrigue au milieu de décors hauts en couleurs et en horreur. Original et délicieusement satirique, ce roman évoque malgré lui la question de la justice, celle de l’équilibre des forces entre le bien et le mal. Un texte léché qui se dévore sans interruption tant la prose et l’univers de l’auteur sont addictifs.