Wilkie Collins (1824-1889)
"Ce que peut supporter la patience d’une femme, ce que peuvent accomplir le courage et la constance d’un homme, cette histoire le dira.
Si tout événement qui prête aux soupçons pouvait être éclairci par les engins compliqués de la loi, et si ces instruments réguliers pouvaient être mis en jeu pour conduire l’enquête jusqu’à son terme, grâce à l’influence lubricante de l’huile d’or, employée avec modération, les incidents racontés dans les pages qui vont suivre auraient déjà été signalés à l’attention publique, volontiers éveillée par un débat devant les tribunaux.
Mais la loi, dans certaines situations inévitables, est d’avance et demeure au service des bourses bien garnies, et voilà comment c’est ici que, pour la première fois, sera contée cette histoire. Telle que le juge l’eût entendue, telle le lecteur l’apprendra. De l’exposition au dénoûment, aucune circonstance essentielle ne sera rapportée d’après un simple ouï-dire. Lorsque celui qui écrit cette espèce d’introduction (il se nomme Walter Hartright) sera plus intimement en jeu que tout autre personnage dans les événements qu’il s’agit de faire connaître, il les relatera en son nom. Dès qu’il cessera de pouvoir parler avec cette certitude, il abandonnera son rôle de narrateur, et sa tâche sera continuée (du point où il l’aura laissée à celui où il la pourra reprendre) par d’autres personnages aussi étroitement impliqués dans les faits à rapporter, et pouvant fournir sur ces faits un témoignage aussi précis, aussi positif que le sien l’avait été jusque-là"
Walter Hartright, professeur de dessin, vient en aide à une mystérieuse jeune femme habillée de blanc. Le lendemain, il se rend à Limmeridge House, dans le Cumberland, où il a trouvé un emploi. Quelle n'est pas sa surprise : l'une de ses élèves, Laura, ressemble à la "femme en blanc"...
"La femme en blanc" est considéré comme l'un des premiers romans policiers.