Les textes réunis ici proposent de comprendre et d’analyser la représentation de l’étranger(gère) dans les bandes dessinées. Par-là, cet ouvrage aborde notre rapport à l’altérité, celle de la relation entre des bédéastes occidentaux et des personnages qu’ils dessinent et racontent. Imagine-t-on seulement les rapports entre la bande dessinée et la représentation des étrangers(gères) depuis l’ère coloniale lors de laquelle on la destinait aux jeunes publics, jusqu’à l’émancipation vers le lectorat adulte d’un art du dessin et de la narration, qui propose des milliers d’images des étrangers(gères) ? Ce second moment correspond à partir des années 60 à ce que l’on nomme la période postcoloniale, et il s’étend jusqu’à nos jours. La bande dessinée s’adresse maintenant aussi aux adultes, mais que dit-elle des étrangers(gères) ? Que fit-elle et que fait-elle de l’héritage de l’imaginaire colonial ?
Des chercheurs(ses) de toutes disciplines se proposent de comprendre les enjeux de récits dont la narration se situe dans les « Mondes historiques coloniaux », les « Mondes contemporains postcoloniaux » et les « Mondes imaginaires » (fantastique et science-fiction) ; par là même ils(elles) s’interrogent sur les représentations des figures des étrangers(gères), ainsi que sur la relation de l’homme occidental avec la femme exotisée, mais aussi sur la question des marques de l’altérité, sur les stéréotypes tant sexistes que raciaux et les procédés critiques pour les éviter, sur le fait ou pas de réduire une culture plurielle à quelques traits spectaculaires qui amènent l’essentialisation. Cela interroge sur la transmission, la transformation ou la contestation de l’héritage colonial largement prescripteur de la relation aux étrangers(gères) depuis les points de vue des mondes occidentaux.
Les explorateurs de bandes dessinées, auteurs des chapitres de l’ouvrage sont : Rodrigue Buffet, Daniele Comberiati, Iris Delhoum, Vinod Kumar, Alicia Lambert, Marion Lecorre-Carasco, Patrick Marcolini, Vincent Marie, Flavio Paredes-Cruz, Mélissa Rollinger, Éric Villagordo.