À Marc Poplin, il ne reste que quelques heures à vivre. Allongé au bord d’un cours d’eau, une balle dans le dos, il en profite pour se remémorer ses derniers jours, les cinq derniers. Mal marié, journaliste à mi-temps dans un quotidien parisien, Marc s’est vu proposer par son patron d’écrire la biographie d’Henri Judko et, pour ce faire, de se rendre dans son château de Sologne pour une semaine d’entretien. Dans un décor aux allures d’Hollywood des années cinquante, Henri Judko, âgé de soixante-quinze ans, qui a fait fortune comme taxidermiste, vit entouré de sa famille. Un secrétaire peu accueillant, un majordome discret, un associé cubain passionné de bowling, une cuisinière omniprésente et ses deux petites-filles. Et c’est là, dans ce château incomplet au milieu de cette étrange famille que Marc, chaque jour, s’installe sous la chapelle Sixtine qui orne le plafond du bureau de son hôte pour l’écouter et enregistrer sa voix lui raconter sa vie. Une vie dont les sons et les couleurs ne sont pas sans lui rappeler des visages et des lieux aux résonances toutes personnelles. Lundi, mardi, mercredi, les jours se succèdent pour Marc, surveillé par Peckerman, tourmenté par la jeune Viviane, visité par ses propres fantômes et, au milieu, la voix et les souvenirs d’Henri. Marc était venu à Lonmâte pour échapper à sa vie…