« À chaque fois que Pedro me racontait ces horribles histoires, je n'en croyais pas mes oreilles. Je me disais qu'il exagérait puisqu'il détestait son père. Il fallait quand même être inhumain pour se comporter ainsi. Cependant, dès que je vis l'expression du visage de monsieur Tshiaksand, au moment de la présentation, par sa façon de me regarder de la tête aux pieds, j'ai compris tout de suite à qui j'avais affaire. Dans la vie, tu rencontres deux groupes de gens : ceux qui t'aiment et ceux qui te détestent. Mon beau-père faisait partie de ceux qui me détestaient. C'était son choix et je ne pouvais rien faire. J'étais alors condamnée à le supporter puisque je l'aurais sous mon toit pendant un mois. Un mois qui me parut une éternité.?» Voilà dix longues années, depuis la mort de sa mère, que Pedro s'est brouillé avec son père. Pour que leur fils Sergio profite de son grand-père, Nzala Lemba persuade son époux de se réconcilier avec lui. Le patriarche, un riche exploitant agricole espagnol qui a toujours vécu en République démocratique du Congo, accepte de venir en France et de rencontrer sa belle-famille. Elle découvrira quant à elle un personnage insupportable, raciste, tyrannique... Autour du pardon et de la rédemption, l'auteur signe une chronique familiale amère autour d'une galerie de portraits authentiques et fragiles, illustrant avec justesse les cicatrices et les remords de vies gâchées.