Les Dimanches de Jean Dézert a traversé le XXe siècle, grâce au bouche-à-oreille, pour réapparaître sur la scène littéraire actuelle. Quelques mois après sa publication, la seule de son vivant, Jean de La Ville de Mirmont est fauché par la Première Guerre mondiale en novembre 1914.
Journal d'une abdication devant l'existence, ce roman de la non-vie décrit avec humour celle de Jean Dézert, employé au « ministère de l'Encouragement au bien (Direction du matériel) ». Sa seule fantaisie est son dimanche, où, selon les publicités glanées la semaine, il traverse Paris de part en part, s'autorisant un bain chaud avec massage par des aveugles, un restaurant végétarien anti-alcoolique ou une conférence sur l'hygiène sexuelle... Avec l'impression d'être invisible au monde. Et quand, par miracle, il rencontre la fantasque Elvire... C'est le désastre.
Ce texte tient de cette politesse du désespoir qui évoque le Bartleby de Melville. Élégance, fantaisie et désespoir alternent dans ce « roman court, rare, curieux » (Libération) au charme ineffable. Il est lu par le remarquable Dominique Pinon.