Le tourisme à thème peut réserver des surprises lorsqu’on se retrouve seul sur le site de la centrale nucléaire éclatée de Tchernobyl...
« Je dois changer d’endroit, ils ont peut-être aperçu le faisceau de ma lampe et je ne suis plus en sécurité, ici. J’ai pensé « Ils », pourquoi j’ai pensé « Ils » ? Je ne peux m’empêcher de songer à ces photos que j’avais vues il y a quelques années : ces visages déformés par les radiations, ces êtres hydrides nés d’aberrations génétiques, de mutations induites par l’atome. Et s’ils se cachaient là, dans les bois ? Je cours vers le couloir et me réfugie à l’aveugle dans les escaliers. J’ai peur, je pense à nouveau à l’attitude des militaires, aux mots du guide : Il faut quitter la zone avant 18 h 00. Je descends en toute hâte et avance prudemment dans le hall de l’immeuble, jusqu’aux abords de la rue. Il fait un froid glacial. »
On ne présente plus Franck Thilliez qui figure parmi les meilleurs auteurs français de thriller. Ses romans et ses nouvelles s’ancrent dans les réalités scientifiques angoissantes de notre temps. Tchernobyl est évoqué ici par celui qui traque les apprentis sorciers du « progrès ».