Jean Galmot (1879-1928)
"Amsterdam, un matin d’automne.
– Je viens pour le billet...
C’est une bonne à tablier blanc qui m’a ouvert la porte. J’ai attendu une heure, sous le vent mouillé, que s’ouvrent les bureaux de la Compagnie hollandaise.
Conçoit-on une Compagnie de navigation dont l’enseigne est une porte misérable et qui n’a qu’une bonne à tablier blanc pour recevoir les visiteurs ?
La Ruyterkade est froide et déserte par ce matin d’automne.
Depuis une heure, cette porte qui reste close et pas de sonnette et point de passant...
– Mademoiselle, j’ai loué une cabine pour Paramaribo... une cabine sur le Van Dyck qui part à 10 heures pour la Guyane... je n’ai pas encore mon billet et mes bagages sont là, dans la rue.
La petite bonne n’entend pas le français. Elle a des boucles blond paille tout autour du bonnet de dentelles. Les boucles s’agitent ; et, silencieuse, comme elle est entrée, la bonne disparait...
Un vieux en pantoufles, coiffé d’une calotte rouge de juif, a poussé la porte vitrée ; le bruit l’a sans doute attiré.
Non, il est sourd."
Première partie : Le narrateur s'embarque pour la Guyane. Sur le bateau, il rencontre une mystérieuse femme - Elle - qui a une liaison avec le médecin de bord. Elle va en Guyane retrouver son amant qui est forçat...
Deuxième partie : Le narrateur, devenu aventurier, vit avec une tribu indienne, les Saramaca ; il pratique la chasse et l'orpaillage. Par Lily, une jeune indienne, il a des nouvelles de la mystérieuse Elle...