Vivons-nous pour la France et le monde les dernières décennies d’une « mondialisation dite heureuse » ? Difficile de répondre aujourd’hui à cette terrible interrogation…
L’intensification des échanges internationaux de biens, de services et de flux financiers qui la caractérise très schématiquement, est avant tout l’apanage d’un néo-capitalisme totalement
dérégulé, même s’il a favorisé à une large échelle la croissance économique et l’élévation des niveaux de vie dans de larges parties du monde, l’intégration des progrès scientifiques, et de nouvelles technologies innovantes l’abondance de l’épargne disponible pour des investissements diversifiés qui sont à l’origine du développement des richesses.
Toutefois cette globalisation aux multiples facettes évolue rapidement sous nos yeux parfois incrédules et ses aspects négatifs nous interpellent sous toutes les latitudes : inégalités monstrueuses de revenus partout, mercantilisation forcenée des échanges et financiarisation omnipotente des marchés, « transhumanisme » robotisé et pillages des fameux « big data » personnels ou nationaux, ou enfin exploitation intensive des ressources naturelles.
L’impérieux devoir de préparer les générations qui nous suivent à de meilleures perspectives exige d’arrêter ou de ralentir ces engrenages auto-entretenus porteurs de désolation.
« L’homme est raisonnable mais les hommes le sont-ils ? » s’interrogeait R. Aron en 1960.