Bonus : Rencontre avec Virginia
Lors d’une rare pause dans l’après-midi, entre le déjeuner et le dîner, j’étais en cuisine avec Sammy et les gars, à faire frire des arancia pour le dîner.
— Sonny Conti vient aider au ristorante et rencontre sa femmina, lança Sammy tout en me claquant le dos.
— Tu t’attendais à autre chose ? répliquai-je en riant.
Sammy haussa les épaules puis secoua la tête.
— Évidemment, je savais que tu attirerais toutes les filles comme des mouches avec ton accent du Sud et ta belle gueule de Sicilien, mais je ne m’imaginais pas que tu tombes amoureux.
— Quoi ? Je ne suis pas amoureux. Je viens de la rencontrer, rétorquai-je.
Malgré mes paroles, je savais que je me mentais à moi-même. Cela faisait à peine un mois que j’étais arrivé en Sicile, mais après avoir rencontré Virginia, je savais que ma vie ne serait plus jamais la même.
Une part de nous
Bon retour à Friendship, Texas. Ville où votre meilleure amie sort peut-être avec un nageur olympique et où son meilleur ami pourrait tout à fait être lui aussi un nageur olympique avec qui vous avez fait des galipettes contre l’enclos à chèvres de Nonna.
— Est-ce que c’est... ? m’enquis-je, tout en regardant le Dr père Noël Costaud.
Il sourit et hocha la tête.
— C’est le cœur de votre bébé.
L’émotion que j’avais emmagasinée chargea et les larmes jaillirent de mes yeux. Un bébé. Une personne. C’était réel. Je portais un petit humain en moi.
Le médecin essaya de me consoler, tout en me donnant des vitamines prénatales tandis que papier après papier était empilé dans un dossier avec mon nom et « Septembre » inscrit dessus.
Septembre. Le mois de naissance de mon bébé.
Putain de merde, j’allais devenir mère.
Et Johnny allait devenir père.
J’avais tellement de choses à préparer et beaucoup de gens à prévenir. Mais à ce moment-là, je me contentai de regarder mon ventre. Mon ventre qui portait mon bébé.
Il n'était plus seulement question de moi et de mon avenir. Il s'agissait de nous. Et que cela me plaise ou non, ce bébé faisait partie de moi, ce qui signifiait que Johnny faisait partiee de moi. Il était temps que nous arrêtions de nous fuir.