Parmi les deux cents élèves qui, en 1860, étaient internes au
collège de S***, se trouvait un camarade dont la vie m'a paru assez
intéressante pour en faire le sujet d'une étude de moeurs
contemporaines.
Lucien Rambaud, qui faisait cette année-là sa quatrième, était, je
dois l'avouer, un assez médiocre élève. Cette classe, dans laquelle on commence à s'imprégner la cervelle des rudiments de la langue d'Homère, est sans conteste la plus ingrate, la plus ennuyeuse de tout le cours d'études classiques. Comme la majeure partie du travail y consiste dans un effort constant de la mémoire, cette année-là est extrêmement redoutée du liseur et des paresseux.