Tous les soirs au théâtre, le comédien Henrich reçoit les ovations du public pour son rôle du Démon. Mais une nuit, un spectateur se moque de sa représentation. Selon lui, Henrich n'a rien d'un Diable, et son rire est trop espiègle : celui d'un démon est plus profond. Afin de lui montrer l'exemple, l'inconnu éclate dans un rire à faire trembler les vitres, puis disparaît comme par magie.
Tout le talent de nouvelliste de Théophile Gautier ressort dans ce récit où l'atmosphère pesante s'allie au fantastique.
Théophile Gautier (1811-1872) est destiné à une carrière de peintre, mais une rencontre décisive avec Victor Hugo lui donne un fort goût pour la littérature. Victor Hugo lui prêtera sa tendance au romantique, qu’il défendra par ailleurs dans la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830, contre le classicisme. En 1831, il participe au petit cénacle, cercle littéraire qui lui fait rencontrer Nerval. Il publie cette année là son premier conte fantastique « La Cafetière », genre qu’il utilisera aussi dans « Avatar » en 1856, et « Le Roman de la momie » en 1858. En 1852, il publie « Émaux et Camées », un recueil de vers qu’il continue de travailler jusqu’en 1872. Il lui vaudra l’admiration de Baudelaire qui lui dédie « Les Fleurs du Mal ».