Tiburce n’était amoureux de personne. La poésie et la peinture avaient tant influencé ses idéaux qu'il lui eut été impossible d'aimer même la plus belle âme du monde. Pourtant un jour, alors que la solitude lui pesait, il essaya d'imaginer celle qu'il pourrait aimer. Une Espagnole au cheveux de jais? Une Italienne au regard de flamme? Une française aux pieds de poupée?
Inspiré des modèles de ses peintres préférés, il fut soudain pris d'une passion pour les Flamandes aux cheveux blonds.
Tel un Jason en quête de la toison d'or, Tiburce prit le soir même une diligence pour Bruxelles.
Publiée en feuilleton en 1839, la nouvelle «La Toison d'Or» raconte l'histoire d'un homme en quête d'un idéal impossible.
Théophile Gautier (1811-1872) est destiné à une carrière de peintre, mais une rencontre décisive avec Victor Hugo lui donne un fort goût pour la littérature. Victor Hugo lui prêtera sa tendance au romantique, qu’il défendra par ailleurs dans la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830, contre le classicisme. En 1831, il participe au petit cénacle, cercle littéraire qui lui fait rencontrer Nerval. Il publie cette année là son premier conte fantastique «La Cafetière», genre qu’il utilisera aussi dans «Avatar» en 1856, et «Le Roman de la momie» en 1858. En 1852, il publie «Émaux et Camées», un recueil de vers qu’il continue de travailler jusqu’en 1872. Il lui vaudra l’admiration de Baudelaire qui lui dédie «Les Fleurs du Mal».