Cet unique recueil de poésies donné par Paul-Jean TOULET (1867-1920) se pose à contre-courant de la vie poétique de son époque en utilisant la forme classique de la "contrerime", poÚme court de trois à cinq strophes alternant des vers de huit et dix pieds.Jorge Luis Borges tenait Paul-Jean Toulet (1867-1920) pour l'un des plus grands poÚtes français. Singulier destin que celui de cette figure haute en couleur : écolier indiscipliné, voyageur insatiable, Toulet vécut en France, à l'ßle Maurice, à Alger nÚgre de Willy, le mari de Colette, il fréquenta pendant ses années parisiennes Léon Daudet, Jean Giraudoux et Claude Debussy. Inclassable classique, il a su donner au madrigal, appelé par lui contrerime , une inquiÚte beauté admettant en son coeur l'ironie. Sensuels et mystérieux, anecdotiques et moqueurs, les poÚmes rassemblés dans Les Contrerimes et les Nouvelles Contrerimes, marqués par leur concision, évoquent tout à la fois les haïku japonais et les quatrains d'Omar Khayam, les épigrammes antiques et la poésie d'Apollinaire. Ils nous promÚnent des cabarets des Halles à l'ßle Bourbon, du Béarn à BénarÚs, de la tour Eiffel au Tonkin suggÚrent les plaisirs de l'ivresse et de l'amour esquissent des paysages peuplés de nymphes libertines. Ces vers charmants firent les délices des plus célÚbres poÚtes, de Paul Claudel, qui en loua l'allure élégante et désinvolte , à Jacques Réda, en passant par Paul Valéry et Philippe Jaccottet.