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Repartir d'Ur

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Comme les personnes de ma génération qui ont été éduquées dans un contexte judéo-chrétien, j'ai longtemps pensé qu'avec la bible, la genÚse surtout, l'humanité avait franchi un pas décisif : le monothéisme d'Abram (premier nom d'Abraham) en était le signe fort. Tout n'était pas parfait, mais les bases d'un ordre nouveau étaient posées et ne demanderaient qu'à se développer jusqu'à l'avÚnement du Christ-Jésus.

Puis un jour je me suis intéressé de plus prÚs à la civilisation sumérienne... C'est de cette société que serait issu Abram selon la tradition biblique : beaucoup de spécialistes situeraient son départ autour du XVIIIÚme avant l'Úre chrétienne.

J'ai voulu en savoir plus sur cette sociĂ©tĂ© et j'ai dĂ©couvert qu'Ă  cette Ă©poque la femme, Ă  l'image des dĂ©esses, occupaient une place de choix dans la sociĂ©tĂ© : beaucoup de scribes Ă©taient des femmes qui prenaient grandement part Ă  la gestion de la citĂ© et des temples. A Ur, c'Ă©tait le cas pour celui de Nanna, le dieu lune, qui avait d'ailleurs Ă  se tĂȘte une grande prĂȘtresse: "l'Entum". Jusqu'au dĂ©but du second millĂ©naire, dans le panthĂ©on sumĂ©rien certaines dĂ©esses avaient une grande notoriĂ©tĂ© : Nisaba pour les sciences et l'Ă©criture, Gula pour la mĂ©decine, NanshĂ© pour la justice sociale...

SaraĂŻ, femme d'Abram, est issue de cette sociĂ©tĂ©. Cela m'a permis de mieux comprendre son personnage. En relisant bien son histoire dans la bible j'y ait dĂ©couvert que son dieu, s'il ne lui parlait jamais, soutenait toujours, mĂȘme contre son mari, les dĂ©cisions qu'elle prenait...

Cela m'a incité de repartir d'Ur avec Abram et Saraï et de vous entraßner dans ce voyage.