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Un long voyage ou L'empreinte d'une vie - tome 21

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UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naĂźt avec le siĂšcle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attirĂ© l'attention publique sur lui, ni rĂ©alisĂ© aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-mĂȘme, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'Ă©lan vers la poĂ©sie et la beautĂ© sous toutes ses formes, et la quĂȘte de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs.

Les six femmes qu'il a aimĂ©es, Ă  commencer par Germaine, sa mĂšre, ponctuent justement les six Époques chronologiques de cette vaste fresque.

Louis a rĂ©alisĂ© son rĂȘve : rĂ©unir Nadine et Armel Ă  Saint-Valat, un village proche du chef-lieu, dans une vieille maison Ă  peine entrevue trois ans auparavant. Au prix d'un gros mensonge Ă  Henriette, Ă  qui on a fait croire qu'Armel serait Ă  la garde de Germaine. Armel, sept ans, que Mme Rousset, son autre grand-mĂšre de Dompierre, a tenu Ă  rendre Ă  ses parents : elle ne peut rien en faire et, dĂ©calcifiĂ©, il souffre d'une jambe depuis des mois. Louis s'est enfin dĂ©cidĂ©, il va le reprendre en main.

Sa position de guide-courrier novice affermie par son second tour d'Espagne, et dernier de l'annĂ©e 1949, Louis les rejoint. Douceur des retrouvailles ! Enthousiasme au rĂ©cit de ses prouesses espagnoles ! DĂšs le lendemain, c'est la gymnastique matinale, que Louis force son fils Ă  exĂ©cuter avec lui. Effet immĂ©diat : pleurs en dĂ©but de sĂ©ance, rires Ă  la fin. À midi, Armel mange sa viande avec entrain, mais refuse les pommes de terre. InflexibilitĂ© de Louis : il les mangera toutes jusqu'Ă  la derniĂšre ! On lui explique les bienfaits d'une nourriture variĂ©e.

Les jours, les semaines, passent, trop paisibles, dans ce village retirĂ©. À l'Ă©cole communale, Armel Ăąnonne toujours en lecture, et fait en dictĂ©e des fautes d'orthographe plus grosses que lui, un comble pour le fils d'un orfĂšvre des mots ; Yvette, la soeur de Nadine, amĂšne son fils cadet, Jeannot, presque dix ans, pour le confier Ă  un orphelinat religieux oĂč il va recevoir une Ă©ducation Ă  la hauteur ; Henriette, de retour d'AmĂ©rique, verse enfin une pension pour son fils : cinq mille francs par mois et une bouffĂ©e d'oxygĂšne pour Louis, qui voit son trĂ©sor de guerre, accumulĂ© durant l'Ă©tĂ©, fondre comme neige au soleil...