Oui, la situation de notre pays est compliquée. Les fractures, les inégalités dont nous avons dressé, à Lille l'an dernier, le diagnostic se sont aggravées, mises en pleine lumière par les conséquences sanitaires et sociales de l'épidémie de Covid 19. Oui, les pistes d'action paraissent complexes à mettre en oeuvre et l'on pourrait être tenté de baisser les bras. Qui sommes-nous, en effet, pour prétendre reconstruire notre société ? Comment notre engagement peut-il contribuer à la transformation sociale dont le monde a tant besoin ? Mais non, nous ne voulons pas nous résigner.
La 94e Rencontre des Semaines sociales de France, sur le thème de l'engagement, nous a permis de comprendre qu'il fallait, pour changer les choses, jouer sur tous les tableaux. Il nous faut proposer des évolutions institutionnelles et interpeller les responsables politiques et économiques sur l'urgence d'agir. Nous devons rejoindre les rangs associatifs et les initiatives collectives qui portent du fruit et renouent les liens distendus entre les différents îlots de notre société. Mais il est nécessaire aussi de se convertir personnellement, de changer son propre regard sur le monde, de s'informer, de se transformer.
Experts, témoins et participants ont répondu à la nécessité de penser pour mieux agir, comme le proposent les Semaines sociales en fondant leur réflexion sur les principes de la pensée sociale de l'Eglise. Ces Actes en témoignent. Un Manifeste de l'Engagement est né de ce travail ; il n'est pas un point final, mais une porte ouverte vers un avenir que nous espérons plus juste, plus solidaire, plus hospitalier, plus respectueux des Hommes et de la nature. Plus évangélique en somme.