Chaque année, Victor Beaugrand se rend en vacances à Medon chez son oncle. Victor a été habitué aux folles inventions, et aux caprices de ce savant-fou, mais cette année, son oncle est méconnaissable. Depuis une semaine, il n'est pas sorti. Il est en proie à l'excitation nerveuse. Il est maigre et pâle, dort à peine quelques heures, sur le canapé, et mange du pain sec à tous les repas. Pour la première fois, des rides de terreur et d'angoisse déforment son visage. Pour la première fois, son invention le dépasse. Pour la première fois, impatient, il demande à Victor de le suivre dans son jardin qui lui sert de décharge. Devant eux, trois yeux sont disposés en triangle sur un mur, et ils remuent, comme sortis de leur orbite, et regardent...
«Qu’est-ce que c’est, parrain?»
«Je ne sais pas... je ne sais pas... le rayonnement peut-être dont je t’ai parlé... le rayon B...»
Dans «Les Trois Yeux», un roman à l'intrigue aussi angoissante que fascinante, Maurice Leblanc se consacre à l'anticipation et au fantastique — un incontournable pour les fans d'Arsène Lupin.
Maurice Leblanc (1864-1941) est l’auteur de nombreux romans policiers, mais il est surtout le père du fameux Arsène Lupin. Né d’une famille de négociant, il fuit en Ecosse durant la guerre franco-allemande, puis revient étudier à Rouen. Déjà, il fréquente Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il refuse de faire le travail imposé par son père dans une fabrique de cadres, et s’oriente vers le métier d’écrivain. Avec ses romans-feuilletons («Une femme», en 1893) il attise la curiosité de quelques auteurs célèbres, dont Alphonse Daudet. Mais c’est lorsqu’il publie en 1905 «L'Arrestation d’Arsène Lupin», sur le modèle de Sherlock Holmes, qu’il connaît un succès retentissant. Il continue sur sa lancée avec «Arsène Lupin contre Herlock Sholmès» qui provoque la colère de Conan Doyle. Il renforce son personnage Arsène Lupin au fil de sa carrière, et aujourd’hui encore, on ne cesse d’apprécier ce gentleman-cambrioleur en livre, en film ou en série.