Plus qu'une doctrine, plus qu'une morale, plus qu'une rédemption, le Christianisme dans sa finalité ultime est la seule et unique religion unissant l'homme à Dieu ; telle est la thèse que développe Carl Ullmann (1796-1865), théologien allemand influencé par Schleiermacher, mais qui prit une certaine distance par rapport à ce maître. Dans son étude il examine le développement historique du christianisme, en montrant le caractère incomplet de chacune de ses phases : doctrinal avec les pères de l'Église, moral avec le catholicisme du moyen-âge, rédemptif avec le protestantisme. Une telle hauteur de vue ne pouvait que déplaire à l'esprit clérical, plus attaché à défendre son orthodoxie qu'à comprendre la vérité. Ullmann fut sévèrement critiqué et qualifié de mystique par Agénor de Gasparin, pasteur d'un biblicisme assez simpliste et convenu. Nous ajoutons à notre réédition la réponse que lui fit Ullmann dans un opuscule intitulé De la Mystique, qui complète utilement le premier. La traduction de l'allemand, reproduite ici par ThéoTeX, est l'oeuvre d'Auguste Sardinoux (1809-1890), doyen de la faculté de théologie de Montauban.