Son phrasĂ© est celui dâun garçon pressĂ©. Les images quâil convoque, autant de coups de feu dans lâĂąme. LâitinĂ©raire de Matthieu Seel, dit « Charles », ne souffre aucun temps mort.
Sa naissance sous X, son parcours de gosse aux mille questions, qui veut grandir trop vite en espĂ©rant un jour pouvoir y rĂ©pondre, ses premiers pas, puis ses premiers joints dans le 19e arrondissement de Paris oĂč il a grandi et les jardins chics de la rive gauche oĂč il a choisi un blase pour la vie, ses dĂ©ambulations sous crack dans la rue, le mĂ©tro, les parkings et sur la Colline, il les raconte.
« Charles » a voguĂ© dâun monde Ă lâautre, et dâun monde Ă lâautre, cherchant sa place, un beau jour il a sombrĂ©. Mais Matthieu a fini par supplanter « Charles ». Sa rĂ©demption aprĂšs lâaddiction, son sevrage, en Ă©quilibre sur un fil tĂ©nu, celui de lâexistence, il les raconte aussi.
Rien ne dure vraiment longtemps, câest un constat et câest un vĆu, un premier livre rare, un hymne Ă ceux quâon croise sans les regarder, une trace Ă©crite de toute la violence du monde. Câest le rĂ©cit lumineux dâun garçon sensible qui avait toutes les cartes pour mourir et a choisi de vivre.
Ă propos de l'auteur « Charles », câĂ©tait son blase quand, Ă trente ans, il racontait son quotidien de fumeur de cailloux dans Crackopolis (Arte radio). Matthieu Seel a aujourdâhui trente-neuf ans et livre avec Rien ne dure vraiment longtemps un premier rĂ©cit immersif et poĂ©tique.