Assis dans un escalier au béton glacial. Tout en bas une porte ouverte sur la lumière blafarde de néons scandant un couloir qui mène à un autre escalier, après une porte similaire, elle aussi ouverte. Du gris et du blanc. Des murs nus. Sur le linteau, comme peint à la hâte : Entrée interdite – danger –. Je descendrais volontiers en courant. Tentation dérisoire. Mon pouls s’est accéléré. Je sais que la porte ne s’ouvre que rarement deux fois pour chacun.
Je sens leurs regards dans mon dos. Ils sont restés en surface, piétinent dans la neige, hésitent, attendent. Vaguement inquiets. Des entrées interdites, nous en avons franchi un bon nombre avant d’arriver ici. Mon souffle s’est fait court. Voulais-je vraiment venir ? Je ne sais plus. Sans doute, sinon je ne serais pas ici. J’enlève mes gants, effleure la marche, me penche en avant pour mieux voir. Il n’y a rien hormis du gris et du blanc, un couloir, un escalier.