Un roman policier rythmé par le crime passionnel et la jalousie
Noël avait beau se raisonner, il ne parvenait pas à faire taire sa jalousie. Il savait bien que Belle aimait se sentir entourée, cajolée, courtisée. Pourtant, le doute le rongeait. D’où venaient ces fleurs ? À qui écrivait-elle ? Pourquoi s’absentait-elle ?
Noël avait tenu bon jusqu’ici. Mais cette fois, il sentait que c’était sérieux. Belle lui avait menti. Sa vieille mère malade la demandait ? Allons donc ! L’excuse était grossière ! Belle voulait s’échapper pour retrouver l’autre, tout simplement. Noël en tremblait de rage. Et sa décision était prise. Il allait les surprendre... Il allait le tuer...
Un polar où le suspense règne en maître
A PROPOS DE L'AUTEUR
Stanislas-André Steeman (Liège 1908 – Menton 1970) n’a que quinze ans lorsqu’il publie ses premiers textes dans la Revue Sincère. Un ans plus tard, il entre comme journaliste au quotidien La Nation belge. Après avoir écrit à quatre mains avec un collègue, il publie Péril en 1929, son premier livre en solo. La notoriété suit rapidement. En effet, Six hommes morts remporte le Grand prix du roman d’aventure en 1931. C’est dans ces années aussi qu’apparaît son héros favori, Wenceslas Vorobeïtchik (dit M. Wens). L’Assasin habite au 21 (1939) et Légitime Défense (1942) (sous le titre Quai des orfèvres) sont portés à l’écran par Henri-Georges Clouzot. Pas moins de treize films seront ainsi tirés de ses romans policiers, et son œuvre traduite dans de nombreuses langues à travers le monde. Steeman est sans conteste, avec Agatha Christie et Georges Simenon, un des maîtres du genre. Il se distingue notamment par son humour, sa précision narrative et la finesse de ses analyses psychologiques.
EXTRAIT
Chéri, disait le petit mot griffonné à l’aide d’un crayon épointé au dos d’une circulaire. Maman va plus mal et m’a fait appeler. Je n’ai pas le temps de préparer tes sardines car je prends le train de 6 h 10. Le café est fait, il n’y a qu’à le réchauffer. À bientôt. Ta petite femme qui t’aime.
N’oublie pas de donner à boire à Wanda et d’arroser les fleurs.
Noël Martin soupira. Emporté par son imagination, il voyait déjà Belle en vêtements de deuil, elle qui avait toujours refusé de poser ainsi pour lui. « Ça nous porterait malheur ! » prétendait-elle. Il n’eut qu’ensuite une pensée apitoyée pour sa belle-mère, menacée d’intervention chirurgicale, et pour lui-même, condamné à un célibat inattendu.
Une pluie fine battait les vitres, le poêle installé au centre de l’atelier ronronnait doucement, une girouette grinçait quelque part dans le vent…